Pourquoi la pomme bio risque de disparaître ?
Face à une situation économique particulièrement délicate, la vente des produits bio connait une décroissance et semble être en pleine crise. Après plusieurs années marquées par l’essor, « 200 magasins spécialisés ont dû fermer leurs portes en 2022 » selon RCF. Malgré des enseignes reconnues par les consommateurs et les ménages français comme Biocoop, NaturHouse ou la vie claire, le marché du bio n’arrive plus à s’imposer dans le quotidien des Français. Le marché du bio arrive-t-il à saturation ?
La chute du prix d'achat des pommes biologique aux producteurs met en péril les exploitations agricoles.
Du côté des producteurs et des aboriculteurs.trices, le secteur des pommes en agriculture biologique en Europe est aussi en danger, bien que les modèles économiques diffèrent selon les exploitations. Suite à l’accumulation des crises sanitaires, géopolitiques et maintenant économiques, la consommation ne suit plus la production. De plus, le prix des moyens de production dans les exploitations agricole augmente. Le constat est unanime : la chute des prix de la pomme bio menace les exploitations agricoles et risque de mettre en péril les plantations. Fragilisées par les lourdes charges, le trop grand nombre de conversions et par l’exigence des distributeurs, le marché est devenu très concurrentiel et ne permet plus aux producteurs d’obtenir des résultats économiques intéressants autour des pommes car il y a très peu de demande par rapport à l’offre. Il y a quelques années, le prix d’une pomme bio au kilo était aux alentours de 80 à 90 centimes. Celui-ci pouvait être différent selon les variétés mais était compris dans cette tranche. Aujourd’hui, le prix des pommes bio se rapproche des pommes conventionnelles autour de 40 centimes.
Une autre conséquence fragilise les filières agricoles bio en plus du coût des pommes : la pression des distributeurs. Comme l’offre est bien plus importante que la demande, les grandes et moyennes surfaces commencent à demander un aspect esthétique aux producteurs. Cependant en bio, l’utilisation de produits naturels peut parfois dégrader l’aspect visuel des produits. Par exemple, l’épiderme peut être abimé. Ainsi, les fruits produits sont de plus en plus refusés par les magasins et finissent le plus souvent dans des circuits industriels de transformation qui ne permettent pas de rentabiliser les aboriculteurs.trices. Chez PimpUp, nous récupérons les fruits et légumes imparfaits (esthétiquement) de nos producteurs afin de vous proposer des produits de bonne qualité et de saison, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. Nous nous engageons à rémunérer correctement nos agriculteur.rice.s afin de soutenir les acteurs du milieu agricole. Vous pouvez retrouver plus d'informations sur la page d'accueil de notre site internet.
Pour faire face à cette crise sans précèdent et trouver des solutions pour redynamiser le marché, les producteurs de pommes bio Français et Italiens se sont associés pour faire face au repli de la demande auprès des pouvoirs publics et revoir les politiques d’encouragement des vergers de pommiers biologiques. Reconnus comme les premiers producteurs de pommes bio de l’Union Européenne, les deux pays représentent 64% du marché, des 658 000 tonnes de la production Européenne. Ainsi, cette coopération annoncée le 31 mars 2023 permettra de réfléchir sur l’avenir du secteur et de donner des perspectives positives aux producteurs.
Le 14 mars, une première réunion a eu lieu au siège de CSO Italy, le centre de service de fruits et légumes avec les représentants d’Assomela (une association italienne qui soutient les producteurs de pommes), de CSO et de l’Association nationale des producteurs de pommes et de poires de France (ANPP) afin d’envisager des propositions d’évolution. Durant cette journée, ces acteurs ont émis des hypothèses sur les scénarios futurs du marché, ont évoqués la consolidation d’un dialogue avec le monde de la grande distribution afin de réserver une juste place dans les rayons aux produits bio et ont définis des objectifs et des actions collectives pour augmenter la consommation et créer une culture bio par l’échange de connaissances, des actions de promotion, des projets d’innovation et de formation.
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